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Damiata Callaghan secrets

29 juin 2014

Le meurtre du Lord

Première petite histoire que je mets dans cette rubrique. Elle parle d'un homme assassiné en Ecosse en 1840, le personnage principal: Sean Callaghan, se verra confier l'enquête qui le conduira en Inde où il sera assisté par Angus Farell - qui est un envoyé de l'ambassade anglaise-. Mais il verra que ce meurtre cache quelque chose d'autre en réalité... Oui je suis nulle pour les résumés ^^

 

Sean Callaghan est bel et bien un pur anglais, c'est une personne qui ne faut en aucun cas interrompre lors du thé ou, dans son cas à lui, en train de lire les journaux '' au meurtres'' comme il les nomme. Sean est un détective privé de Scotland Yard , c'est un jeune homme talentueux et absolument pas orgueilleux, possédant un grand cœur mais sadique sur les bords. Il a une assez bonne culture qui lui avait servit dans plusieurs de ses enquêtes qu'il résolvait toujours avec brio. La première fois que l'on voit M. Callaghan, sa beauté troublante et peu commune ainsi que sa voix suave et ses manière douces donne toute suite une confiance aveugle, même si cette apparence est un trait dominant dans son esprit il est aussi d'une grande sévérité mais il est juste. Il a, si on peut dire,  l'intégrité d'un juge, lorsque quelque chose trouble cet ordre de tranquillité dans son immense Cour de Justice qui lui faisait office de cœur, on pouvait être certain qu'il allait faire un coup de maître n'hésitant pas à se mettre hors la loi si sa morale est menacée. Bref cet homme pouvait aussi bien être votre ami que votre ennemi.  

En tout cas ce matin du 26 Novembre 1849, alors qu'il jouait sur son piano le concerto n°23 de Mozart,  morceaux qu'il affectionnait particulièrement puisque étant de son compositeur favoris, il fut brutalement suspendu par une personne tambourinant contre sa pauvre porte de bois. Il s'arrêta à contrecœur, se leva et d'un pas nonchalant alla ouvrir à son futur interlocuteur qui risque bien de se prendre un coup de poing phénoménal dans le visage. Il ouvrit la porte lentement car il savait que  le grincement de celle-ci avait le don de frustrer les gens et il adorait cela. Il ne portait sur lui que sa robe de chambre et elle avait le tissu fin, si bien que à peine il eut le temps d'ouvrir , un grand vent glacé venant de l’extérieur lui caressa sa peau pâle, le froid passant à travers le vêtement. Il frissonna. Maudit hiver! Il haïssait cette saison plus que tout. Il beugla à l'homme à qui il venait d'ouvrir de rentrer en quatrième vitesse. '' Au pas de course!!'' avait-il crié. Le pauvre homme, qui se trouva être un policier, entra en trombe ayant peur d'éveiller la colère de Sean qui avait une terrible réputation à Scotland Yard.  Mais, comme tout jeune homme,  Callaghan avait des sautes d'humeur fréquentes et inexplicables.
Après avoir bien incendié le policier, qui restait en retrait à au moins dix pieds de distance de son démon d'interlocuteur, il respira calmement puis il prenait sa voix suave et caressante, proposant un thé à son compère. L'invitant également à s’asseoir et à exposer son affaire pendant que lui pianotait agilement le second mouvement romantique du concerto pour piano K 466 de Mozart. Pianoter encore et encore ,pour le détective, est le meilleur moyen de réfléchir, s'enfermer dans son monde d'idées, dans ce cas là à supporter l'horrible odeur de cigare dont notre homme empestait.
Le policier tenant la tasse bouillante dans ses mains, enfoncé dans le fauteuil, expliqua la raison de sa venue.

Hier soir, Lord Garrett Bryton fut retrouvé mort par un de ses domestique à  6:30 AM dans sa résidence de campagne, dans une contrée fort éloignée des villes quelque part en Écosse. Bryton avait tout d'un excellent gentleman, tout à fait irréprochable, de plus parfaitement intouchable étant dans le cercle intime de la reine Victoria du Royaume-Uni. Sean arrêta immédiatement sa symphonie, se retourna et pour la première fois regarda bien en face le policier. Ce dernier semblait très mal à l'aise en voyant ce regard d'un vert-doré perçant le fixer dans les yeux. L'homme assit dans le fauteuil se leva d'un seul coup expliquant que ses supérieurs demandaient la présence du détective sur le lieu du crime.

« Ah... Ils me demandent de venir, vos supérieurs? Demanda Mr. Callaghan
- C'est exacte monsieur.
- Fort bien, dans cinquante minutes je prends le prochain fiacre au lieu de rendez-vous qui est?
- Heu... Glasgow monsieur.
-Bien... Je pense arriver dans les trois prochains jours. Vous pouvez disposer.»

L'homme salua Sean et partit en prenant soin de ne pas trop ouvrir la porte. Dés qu'il la referma, après quelques minutes de silence, le jeune homme seul fila dans sa chambre. Troquant sa robe de chambre contre un habit un peu plus chaud qui lui serait utile par ce temps. Il ne prit avec lui qu'un épais manteau, £52 pour la route et les auberges, et partit aussi vite qu'il le put.

Ce qui est embêtant c'est que, à chaque fois qu'un meurtre retient l'attention du jeune inspecteur, la police, les fiacres, les passants et tous ce beau monde ruinent la scène de crime, en y ajoutant des empreintes, d'autres choses. Une fois lors d'un autre meurtre, ces ânes de Scotland Yard étaient partis sur une fausse piste à cause d'un cure-pipe laissé non loin du corps, oublié par une personnes distraite. Ce jour là Sean crut qu'il allait les tuer un par un.
Callaghan manquait énormément de diplomatie, enfin envers les témoins encore sous le choc. Il les insultait de tous les noms possibles en leur reprochant le crime, selon lui cette méthode les forçait à tout raconter plus rapidement, en évitant les crises de larmes, les bégaiements et autres... Après, bien entendu, il s'excusait comme il le fallait. Les personnes le prenaient peut être pour un fou à lier mais il s'en fichait royalement.

Il sortit bien courageusement dans la rue et déambula dans Londres jusqu'à arriver à Withechapel. Il faisait un froid considérable ainsi qu'un épais brouillard cachait la vue, le jeune homme manqua plusieurs fois de se faire écraser. Il  avait une bonne connaissance là-bas, qui serait peut être prête à lui faire une petite ristourne. En même temps le personnage ne pouvait rien lui refuser, il a été acquitté par Callaghan au cours d'un meurtre dont il a était accusé injustement. Il n'aimait pas se promener dans les quartiers de Withechapel, non pas à cause de la misère qu'il y régnait, il a grandit dans la pauvreté lui aussi, c'est à cause des filles de joie qui s'y trouvait! Il était très beau, on le lui faisait souvent remarquer, aussi à chaque fois qu'il se rendait là les prostituées le harcelaient sexuellement, du coup il dégaine son revolver quand il en a l'occasion. Bon ce n'est certes pas la meilleure idée du siècle mais ça marche. Il n'avait rien contre elles, il les résonnait en leur disant qu'il n'aimait pas les femmes mais ces filles sont tel des serpents, elles ne sont pas prête à lâcher leur victime. Dans ces cas il n'avait d'autre choix que de les menacer.
Il sortit son arme au moins une dizaines de fois, les pointant sur les fronts larges et laiteux des catins  avant d'arriver chez son ami le cocher. Il habitait une rue sale, empestant l'urine et résonnant de cris purement obscènes la nuit venue, dans un fort petit logement qu'il mettait en commun avec les filles de joie ou ses propres collègues. Callaghan ne comprenait guère pourquoi il ne quittait pas cet horrible quartier où l'on passe sont temps à se faire tourmenter, il lui avait demandé un jour et celui-ci avait répondu: '' Non jamais. J'ai grandis dans ce trou de rat et je mourrai dans ce trou de rat. Aussi infect soit-il.'' Il aimait tout simplement ce mode de vie. Soit c'est son existence, il n'a rien à dire là-dessus.

Il avança jusqu'à l'entrée, il leva son poing pour frapper quand la voix rauque et bien marquée par l'accent italien du cocher l'invita à entrer. Le vieil célibataire endurcit avait l'ouïe fine, il se nommait Alexandre Da Firenze . Comme son nom indiquait il était originaire de Florence, né de parents émigrant s'installant en Angleterre pour certainement permettre à leur fils unique d'avoir un meilleur avenir qu'eux.  Arrivés à Withechapel, les parents devinrent ouvriers, ils ne manquèrent jamais de nourriture mais vivaient tout de même dans la misère. Maintenant ils sont morts depuis bien longtemps, Alexandre est devenu cocher pour subsister et voilà.  Cela faisait trente années que le vieux monsieur était dans le métier, oui il avait soixante ans. C'était incroyable qu'il puisse vivre pendant autant de temps mais Da Firenze avait la santé d'un cheval.
Le jeune enquêteur entra et exposa rapidement la raison de sa venue. Son vieil ami était déçu que celui ci ne vienne le voir que pour ces meurtres, dont il avait horreur, malgré tout il accepta de bon cœur.  L'italien enfila son manteau, mit son chapeau et les deux compères partirent vers le fiacre de Da Firenze qui était caché dans une ruelle sombre, bien à l’abri des regards indiscrets.
Le cocher italien permit à Sean d'économiser ses livres sterling car il lui évita de payer deux fiacres supplémentaire en l'emmenant directement à Nottingham.Chaque auberges où Callaghan s'arrêtait, les britanniques ne parlaient que du meurtre de Lord Bryton et rien d'autres, par ailleurs il les trouvait parfaitement ennuyeux, voire presque même sans vie.  Après il est inutile de détailler le voyage qui dura trois jours exactement, comme prévus donc.

Ainsi le 29 novembre 1849, le détective Sean Callaghan arriva vers les cinq heures de l'après midi à Glasgow. Ville charmante d’Écosse, aux multiples fish and ships, pubs et poissonneries, les meilleurs poissons du pays soit disant passant. Autrefois les habitants resplendissaient de joie de vivre, chacun s'occupait de ses affaires et rien ne se passait sans troubler l’ordre et la tranquillité dans ce coin du pays parfaitement calme. Maintenant la mort du Lord faisait comme une sorte d'ondes sur l'eau paisible provoqué par une pierre, cette mort créait une sorte d'échos dramatique et macabre dans le cœur des habitants. Tout était désolé et sinistre. 
Le cocher du fiacre laissa Sean devant un immense portail puis parti.

Le jeune homme observa attentivement l'entrée, elle était énorme,  en son milieu elle était ornée du symbole de la famille Bryton, -qui est un serpent  enroulé autour d'une rose en or- sur le métal de couleur noir. A côtés de chacune des deux grilles composant l'entrée, se trouvait deux colonnes de marbres sur lesquels du lierre aux feuilles vertes foncées grimpait, s’entrelaçant merveilleusement. Sean s'apprêta à pousser les grilles lorsque quelque chose d'anormal attira son attention. Dieu merci, les policiers n'avaient pas touchés à la grille gauche, le détective s'approcha légèrement et examina sa découverte avec attention, touchant du bout de son frêle doigt blanc le morceau de tissu rouge avec une légère trace de poudre couleur bronze. Il recueillit le vêtement et examina le reste de cette poudre, il l'approcha automatiquement de son nez, afin de savoir si la chose avait une odeur particulière. C'était une épice qu'il ne connaissait pas, toute chose inconnue à son cerveau le fascinait, si il ne savait pas ce que c'était il pouvait néanmoins déterminer sa provenance. Cette chose provenait d'Inde, c'est certain. Même si l'enquêteur n'avait jamais mit les pieds dans ce pays, il savait que l'on y trouvait toute sortes d'épices comme cela là-bas. Quant au tissu... Il était en soi, de qualité pas de bon marché, il devait certainement appartenir au Lord ou au tueur. Il rangea l'information dans sa cervelle et entreprit d'entrer.
Il poussa la grille dans un grincement presque effrayant, devant lui s'étendait une très longue allée bordée d'arbres dont les fleurs commençaient à faner, des deux côtés de l'allée se trouvait deux énormes terrains qui faisaient office de jardin, remplis de plantes en tout genres, d'orchidées rares. Tandis qu'il avançait peu à peu dans le sombre chemin qui s'offrait à lui, il vit un vieil homme à l'allure fatigué et à l’œil inquiet le fixer dans l'ombres d'un saule pleureur à l'écart des autres plantations. A voir son tablier de couleur verte, ses gant couvert de terre, ses bottes dont les bord étaient boueux, on pouvait largement supposer qu'il s'agissait du jardinier du défunt Lord. Il continua sa route, toujours en sentant le regard du vieux domestique sur lui. Il arriva devant l'immense façade taillée en pierre du manoir, il observa les alentours et vit une voiture gardé par un homme à l'allure sombre adossé à la portière. Ce dernier ne daigna même pas un regard à Callaghan. Le jeune homme entra en poussant la lourde porte en bois. L’intérieur était comme l’extérieur de la demeure: noire et sombre. Un bruit de pas se fit entendre et d'un seul coup, comme un spectre apparut un visage pâle et blême d'homme. L'inconnu portait un costume noir parfaitement dépoussiéré, chaussures correctement cirées, la façon dont il se maintient est impeccable, très certainement le majordome. Ce dernier s'inclina en avant en signe de respect, puis il balaya de devant ses yeux sa mèche de couleur de cuivre et dit d'un timbre de voix presque monotone:

« Monsieur, suivez-moi je vous pris»

Le majordome mena Sean devant le grand escalier principal du manoir, chaque marche grinçait et l'enquêteur aimait ça, on pouvait dire que c'était bien frustrant, aussi il les monta doucement il en profita pour regarder chaque détails de l'escalier. Il se pencha bien sur les marches, le domestique le regarda étonné.
« Avez-vous trouvé quelque chose? Osa-t-il demander à Callaghan
- Mmm... Est-ce que le jardinier a accès à cet endroit de la maison?
- Le jardinier? Non monsieur, il a une résidence non loin et n'est pas réellement autorisé à rentrer.
- Fort bien, merci.»
 Le détective avait trouvé de légères traces de boue dans les recoins les plus sombres des marches.

Arrivés en haut les deux hommes longèrent un immense corridor sombre, les murs ornés de portraits de familles.
Ils passèrent devant le tableau du défunt Lord. Le peintre l'avait représenté habilement, il avait parfaitement retranscrit la lueur de son regard gris, une lueur de bienveillance et de sagesse mais on avait souvent peur de ce regard.

- Vous êtes nouveau ici? Demanda le limier
- Oui monsieur, depuis une semaine
- Qu'en est-il devenu de votre prédécesseur?
- Il me semble qu'il a prit sa retraite... Enfin je pense, il a laissé toutes ses valises ici et il n'a plus donné de signe de vie par la suite.
- Je vois... Je vois...»

Ils marchèrent encore un moment avant de pénétrer dans le bureau du Lord Bryton. Le domestique annonça leur venue avant de se retirer respectueusement, laissant Sean avec le lieutenant de police et un autre homme qu'il ne connaissait pas, uniquement de noir vêtu, avec des lunettes rondes sur son nez pointu.
Le lieutenant Sherrinford avec son éternelle pipe dans la bouche, était assit dans le fauteuil en cuir devant le bureau, en soufflant la fumée de son tabac d'un air impérial que ne supportait pas le détective. L'homme au costume noir fit un signe de tête à Callaghan, tandis que Sherrinford se leva pour serrer la main à  son collègue. Sean jeta un rapide regard dans la pièce, elle était d'une sobriété tout à fait à l'image de son propriétaire décédé. Pas de décors spécial, mur peint en noir, étagères remplis de livres, rideaux sombres, dominante cheminée. 

« Le voyage s'est bien déroulé? Demanda-t-il à son cadet
- Fort bien Sherrinford... Répondit-il distraitement en regardant la poussière sur les ouvrages
- Je ne vous cache pas que tous les policiers se sont presque enfuis en apprenant votre venue
- Que voulez-vous que je vous dise? Trêve de paroles, passons aux faits je vous pris.
- Hum... Oui, bien sûr, oui... Garrett Arthur Bryton fut tué le soir du 25 au 26 novembre ( vers 12:15) avec un seul coup de poignard porté en plein cœur, d'une force herculéenne nota le médecin légiste.
- Pas d'armes?
- Non, juste des pierres que j'ai récupéré dans une boite que je vais aller vous chercher » 

Sherrinford partit chercher la boite.L'homme au costume qui ne cessait de fixer Sean engagea la conversation:
« Monsieur Sean William Scott Callaghan?
- Lui même, à qui ais-je l'honneur?
- Pardonnez-moi, j'oublie les bonnes manières. Il s'inclina légèrement. Je suis John Standford, humble serviteur de sa Majesté du Royaume-Uni.
- Sa Majesté veut de mes services?
- En effet, Son Altesse vous expliquera plus tard, un fiacre vous attends dehors, dés que vous aurez terminé ici vous viendrez me rejoindre dans la voiture.
-Certainement monsieur.
- Bien, je vous attends.» Dit M. Standford en refermant la porte derrière lui, laissant Sean seul.
Ce moment de solitude fut subitement arrêté par Sherrinford arrivant, avec une boîte contenant la fameuse chose.
Il souleva le couvercle et Sean  vit le minéral. Il prit les petites pierres d'un bleu indescriptible et les reposa dans le contenant.
« C'est de l'indigo, cette pierre vient d'Inde». Déclara le limier
Cette trouvaille a affiner l'observation qu'avait porter le détective aux résidus d'épices sur la porte et  dans l'entrée. C'était un bon début, pour l'instant il avançais doucement mais sûrement.

 
M. Callaghan demanda à voir la domestique qui avait trouvée le cadavre de son maître.
Cette dernière arriva complètement sous le choc. Elle se nommait Élisabeth Durand, elle était française et avait une sœur jumelle travaillant aussi comme bonne ici ( elle se nommait Henriette ). Mlle Durand était une jeune fille tout à fait charmante et pleine de vie, elle portait une coiffe cachant à moitié ses cheveux corbeau, elle avait le teint aussi blanc qu'une poupée de porcelaine, des joues rosées, des yeux d'agates et une bouche de rose. Mais maintenant tout en elle retranscrit la parfaite anxiété, sa bouche tirée en un espèce de rictus, ses yeux remplis de larmes, ses belles joues roses envolées. Sherrinford l'accompagna pour l’asseoir sur un fauteuil, Sean s'apprêta à parler lorsqu'il fut littéralement coupé par son collègue lui ordonnant d'utiliser du tact cette fois-ci.
Il n'avait plus qu'à espéré que Mlle. Durand soit assez forte pour que Sean n'utilise pas sa ''méthode'' qui laissait un sévère traumatisme dans le cerveau de ses victimes. 
Il fixais la jeune française de ses yeux intelligents et... Frustrant. Celle-ci inspira tout l'air qu'elle pouvait contenir, on eut presque cru qu'elle allait éclater en sanglots, ce qu'elle ne fit pas. Elle rassembla tout son courage pour parler:

« Je suis prête à répondre à vos questions monsieur. Elle parlait très bien anglais même si son léger accent français la trahissait.
- Très bien. Depuis combien de temps travaillez vous ici avec votre sœur?
- Nous sommes arrivées ici à l'âge de quatorze ans.
- Donc depuis quatre ans
- C'est cela monsieur
- Dîtes-moi, votre maître était-il déjà allé en Inde?
Élisabeth avait pâli
- Non pas que je sache monsieur.
La jeune française avait réfléchit. Sean continua son interrogatoire.
- Que faisiez dans la nuit du 25 au 26 novembre vers minuit?
- Eh bien je rangeais quelques unes de mes affaires. Ma sœur peut témoigner, nous dormons dans la même chambre.
- Très bien, merci mademoiselle. Ah et encore une chose... Le majordome... Son prédécesseur qu'est-il devenu?
- Oh vous voulez parler de Colbert? Eh bien... Il est partit comme ça, sans rien dire à personne, mais bon je suis certaine qu'il reviendra, il a laissé ses affaires.
-Merci de m'avoir accordé votre temps précieux Miss Durand.»
Le limier fit un rapide et complet compte-rendu dans sa tête, puis il demanda à la sœur de Élisabeth de venir. Henriette Durand ressemblait parfaitement à sa jumelle, elle avait la même peur dans ses yeux.
« Confirmez-vous que votre sœur était dans votre chambre, la nuit du crime vers minuit?
- Oui monsieur. Elle rangeait ses affaires, tout comme moi.
- Comment expliquez-vous les traces de boue dans le grand escalier?
- Hum... J'imagine que c'est Harry, notre jardinier.
- Et ce certain monsieur Colbert a prit sa retraite, c'est bien cela?
- Oh il est partit sur un coup de tête laissant toute ses affaires.
- Bien. Vous pouvez rejoindre votre sœur miss»

Avec ses deux interrogatoires il se rendait compte que soit le nouveau majordome mentait ou bien les deux jumelles françaises. Peut être que le jardinier, ce certain Harry, fournira plus d'informations. Sherrinford, curieux comme à son habitude, demanda ce qu'en pensait son compère, celui ci le fusilla du regard et lui dit:

« Établir des hypothèses avant les faits est une erreur à ne surtout pas commettre, néanmoins, quelqu'un ment ici.
- Vous croyez?
- Certain, faites venir Mister Harry si vous voulez bien »

Le policier s’exécuta et sortit de la pièce. Le limier s'approcha de la grande fenêtre qui surplombait la pièce par sa grandeur, il vit au loin le jardinier – qu'il interrogera dans quelques instants – avec une pelle planter toutes sortes de fleurs et orchidées sur une motte de terre qui avait l'air d'être fraîchement retournée. Puis il se retourna et regarda plus attentivement la cheminée de la pièce, il s'accroupit devant et entreprit de retrouver ne serais-ce quelques documents, même brûlés cela pourra faire l'affaire. Il ne trouva qu'un bout de papier. Il enleva la paperasse des cendres et la posa délicatement sur le bureau. Il s’essaya dans un fauteuil en attendant son homme et s'amusa à aborder sur son visage des expressions qui le rendaient plus ''professionnel''.
La porte s'ouvrit laissant entrer Harry. De loin il paraissait plus grand mais en le voyant de près il était vraiment de petite taille. Petit homme rabougris, regard gris et bienveillant. Sean le regardait avec méfiance car c'est l'homme de tout à l'heure au regard si inquiet, il a changé de lueur dans ses yeux. Le jardinier s’essaya dans le fauteuil prévu à cet effet, Sean s'installa devant lui et commença son interrogatoire:
« Bonjour Mister Harry Bellfegor je suppose?
- C'est exacte M. Callaghan.
- Bien, depuis combien de temps travaillez-vous pour Lord Bryton?
- Cela fait quatre années Sir
-Le Lord possédait-il d'autres propriété en dehors de l'Angleterre?
- Non, rien du tout.
- Avez-vous accès au grand escalier principal?
- Non Sir j'ai ma petite résidence non loin, cela me suffit amplement
-  Que faisiez vous le soir du meurtre?
- J'étais avec le majordome dans ma résidence, nous parlions politiques
- Je vois...Le lord c'est-il servit d'un outils jardinier récemment?
- Eh bien oui, il adorait planter ses plantes lui même mais j'étais toujours obligé de passer derrière lui.
- Comme pour recouvrir la motte de terre tout à l'heure
- Oui monsieur...»
Callaghan nota une très légère trace d'angoisse dans les yeux de son interlocuteur. Il le congédia et Sherrinford accouru vers le détective.
« Alors?
- Ça sent le mensonge à plein nez ici... Souffla-t-il méfiant comme si les meubles pouvaient l'entendre
- Des données contradictoires?
- Entre autres Sherrinford... Entre autres... Allez me chercher le majordome Holmes, c'est certainement lui qui apportera un peu de lumière ici...
- Très bien... Du thé?
- Volontiers, merci.»
Après quelques minutes, la belle Élisabeth arriva avec un plateau sur lequel était posé une tasse bleu royal, deux sucres et une cuillère. Elle apporta à Sean son thé, ce dernier la remercia chaleureusement ce qui fit rougir la jeune demoiselle.
Elle repartit aussi légère qu'une plume emportée par le vent. Le jeune homme but à peine deux gorgés de son thé que son compère, Sherrinford, revint accompagné de Sir Holmes. Sean fixait le domestique pour essayer de voir quelque chose, une expression de visage, un rictus, enfin n'importe quoi pouvant le trahir, mais rien du tout. Holmes ne semblait même pas anxieux ni attristé, il gardait son sang froid. Callaghan l'invita à s'asseoir en face de lui et commença à poser ses questions:
« Que faisiez vous la nuit du meurtre?
- J'étais à la résidence de Harry, nous discutions jusqu'à 1 heure du matin puis je suis revenu et suis monté jusqu'à ma chambre
- Vous n'aviez rien vu ni entendu quelque chose de suspect?
- Non rien... Attendez... Si! Lorsque je suis passé à côtés du bureau de maître Bryton, j'ai sentis une horrible odeur de poisson, comme si on était devant un port!
- Le Lord n'avait pas été aux poissonneries de la ville dans la journée?
- Non, il n'avait pas bougé. A part pour planter ses orchidées sur cette horrible motte de terre non loin.
- Oui je l'ai vu... Dîtes moi vous êtes certain que Mister Bellfegor n'avait pas accès au manoir?
- Certain Sir
- Est-ce que Lord avait une correspondance avec quelqu'un? Une femme?
- Pas à ma connaissance
- Sir Bryton possédait-il d'autres demeures ou terrains à votre connaissance?
- Oui monsieur.
- Lesquels? Demanda Sean en se redressant légèrement sur son siège
- Je ne me souviens guère... Je vais vous chercher les cartes si vous le désirez.
- Où sont-elles?
- A la bibliothèque
- Elles ne sont pas dans sa chambre?
- Non monsieur
- Merci, Holmes pouvez vous allez me les chercher sil vous plais
- Oui monsieur.»
A peine Holmes fut-il sortit de la pièce que Sean se leva pour aller voir le papier sortit de la cheminée de tout à l'heure qu'il n'avait pas eu le temps d'examiner. Il restait encore énormément de suies qu'il dispersa d'un souffle observant ainsi la paperasse qui était si fragile qu'elle pourrait très bien voler en cendres en quelques instants. Sur le papier il ne restait que quelques chiffres:   5130003 et une sorte de signature, écrite d'une manière bien lisible: Gamma . Sean n'eut même pas le temps de s'interroger longuement là-dessus que Henriette arriva paniquée, le visage blême elle déclara:
« Monsieur! La chambre de mon maître elle est..Elle a été fouillée!!»
Il rangea le papier dans une poche de sa veste puis limier accouru suivi par Sherrinford, Henriette leur indiquant la direction à prendre les suivis aussi. Effectivement la chambre était dans le désordre le plus complet. Tout était éparpillé sur le sol, visiblement l'assassin recherchait quelque chose. Après quelques minutes de recherches, qui se révélaient êtres infructueuses – absence d'empreintes et autres formes d'indices- le majordome Holmes arriva avec quelques plans. Sur ce Callaghan et le domestique retournèrent au bureau et examinèrent ensembles les terrains. Tout était en Inde, exclusivement. Ce que Callaghan ne comprenait guère était les emplacements où Bryton faisait ses recherches. Il y a un terrain situé à environ 500 KM – en mesures européennes- Est du comptoir portugais de Damao, un autre à au moins 100 KM de Bombay, juste avant un état princier , sur la carte l'état se nommait  Abdoum El Atha, et enfin un dernier au nord ouest d'un autre état princier plus petit et juste à côtés de l'état
Abdoum El Atha, cette caste se nommait  Artul El Koki cette fois ci. Il y n'avait pas de légende mis à part des flèches entre les deux castes. Holmes expliqua que les deux états étaient en guerre pour des raisons obscures.  Il demanda à Holmes et à Sherrinford – qui était venus les rejoindre – si il y avait quelque chose de particulier là où le Lord avait acheté les territoires, les deux compères répondirent à la négative. Rien et rien! Callaghan prit congé de ses deux compagnons et sortit du manoir.

M. Standford ne lui avait pas menti, il était non loin d'un fiacre qui attendait le jeune homme, Sean fit un signe de tête qui signifiait qu'il arriverai dans pas très longtemps, M. Standford hocha la tête et le détective partit droit sur l'étrange motte de terre. Elle était entourée de fleurs très odorantes dont parfum donnait mal à la tête, il y avait trop d'orchidées, ça faisait comme un espèce de grand rassemblement à cet endroit précis, ce qui ne donnait aucun côtés esthétique. Ce qui est étrange étant donné que le Lord et le jardinier ont la réputation d'être très pointilleux, et puis pourquoi tout ça au-dessus de cette motte? Quelque chose attira l'attention du jeune homme, entre les plantes se trouve de la poudre blanche. Sean en recueillit un peu et s’aperçut que c'était de la chaux. M. Standford, qui était non loin, émit un léger raclement de gorge intimidant donc à l'enquêteur de se dépêcher. Il arrêta son observation et monta dans le fiacre dont la portière était grande ouverte. Standford s’essaya en face de lui et lui banda les yeux:
« Navré monsieur, simple précaution...»
Puis Sean devint en quelque sorte aveugle et le cocher au visage sombre ordonna aux chevaux d'avancer.

Le détective ne sut exactement combien de temps il était à l’intérieur de la voiture mais avant la fin du voyage Standford lui enleva le bandeau lui permettant de regarder le paysage, qu'il avait du mal à voir puisqu'une pluie battante s'était mise à tomber. Sean ne posa aucune question et le reste du voyage se déroula dans le silence le plus parfait.
Lorsque la voiture fut arrêtée, Sean descendit le premier. Ils étaient devant un très grand château en ruines. Sa Majesté attendre comme ça sous la pluie d'en d'aussi mauvaises conditions, il faut vraiment que ce soit pour une affaire urgente alors! Il fut conduit dans ce qui semblait être l'enceinte principale de la bâtisse, il ne voyait que grâce aux éclairs. Le relief ne se composait uniquement que de rochers accidenté et de végétations. Le ciel était éclairé par les éclairs et déchiré par le tonnerre à la suite. Le vent violent et la pluie battaient le visage du limier. Il y avait une grande tente, on l'emmena à l’intérieure. Sa Majesté Victoria attendait, assise sur un siège simple. Elle était habillée comme une dame bourgeoise londonienne, apparemment elle avait misé sur la discrétion. Elle était encore plus belle à la lueur des bougies qui éclairaient son doux visage triste. La reine congédia ses hommes d'un geste sec et autoritaire la laissant seule avec Sean. Ce dernier fit une révérence tout à fait irréprochable
« Écoutez Callaghan, je vais être très directe et claire avec vous.  Je vous demande juste de faire ce que je veux que vous fassiez
- Très bien votre Majesté.
-  Bryton était mon ami, c'était un homme charmant, respectable, gentil... Je veux trouver le monstre qui l'a tué. Pour cela j'aurai besoin de vos services.
- Moi votre Majesté?
- J'ai eu vent de votre réputation à Scotland Yard, sachez que je place l'affaire entre vos mains, vous avez carte blanche. Je vous donne tout: moyens de transports, permissions...
- Si tel est votre souhait se sera le plus grand de tous les honneurs de vous servir.
- Où allez vous commencer?
- En Inde votre Majesté
- En Inde? Très bien, demain un bateau vous attendra vous emmenant à notre comptoir: Bombay. J'enverrai un télégramme à l'ambassade anglaise pour leur demander de vous envoyer un assistant.
- Je vous remercie infiniment votre Majesté
- Standford va vous conduire à votre tente, vous pouvez disposer.
- Bien... Attendez, permettez vous que je puisse vous poser une question?
-  Dîtes
- Saviez-vous que Sir Bryton possédait des territoires là-bas?
- Non, il ne m'en a jamais parlé
- Merci. Je vous souhaite une bonne journée votre grandeur» Dit Sean en s'inclinant et s'éclipsant dehors.
Des hommes conduisent Sean à sa tente le laissant complètement seul. Il s'allongea sur son lit de fortune et regarda autours de lui, il fit le vide dans sa tête. Il pensait à la chaux, la motte de terre, l'expression d'angoisse dans les yeux de Harry, le papier... Mais oui! Le papier! Il tâtonna son manteau qu'il avait toujours sur lui et retrouva la paperasse.  Il n'avait pas eut le temps de s'interroger sur les chiffres et cette mystérieuse signature... Gamma... Cette appellation est la lettre C en grecque mais quel est le rapport? Ce qui reste une énigme ce sont ces chiffres: 5130003 . Peut être faut-il les décortiquer pour trouver quelque chose qui pourrait coller ... Le limier sépara les chiffres et obtint donc ceci: 51  30  00 3.  Puis il se souvint que demain c'est le 30 novembre, 30 déjà un chiffre qui pourrait trouver sa signification. Puis les deux 00 à la suite pouvait donner l'heure: minuit. Le 51 et le 3 par contre... Il ferma ses yeux et respira calmement essayant de trouver une suite logique à cela...Il sembla à Sean que plusieurs heures étaient passées et il s'endormit.  

Standford fit une irruption dans la tente ce qui fit sursauter Sean , lui faisant ouvrir les yeux brutalement.
« Vous dormiez? Je suis désolé mais il est huit heure du matin monsieur Demanda son visiteur d'une manière courtoise
- Ce n'est rien, c'est moi qui me suis assoupis
- Je viens vous apporter les formulaires indiquant votre correspondant envoyé par l'ambassade.
- Merci beaucoup... Posez les sur mon lit sil vous plais»
C'était une fiche d'identité mais Sean ne vit que la photographie du personnage. C'était un homme avec des traits fin, des yeux en amande, un visage ovale, malgré l'absence de couleur l'homme devait avoir les yeux et les cheveux noirs, c'était évident. Quant aux cheveux ils son ni long ni court et sont un peu bouclés. Il ressemblait bien à un adolescent tant son visage était fin.
En regardant bien la photo Sean senti en lui quelque chose... Difficile à décrire....Standford le tira de ses pensées par une question:
« Allez-vous bien?
- Heu... Oui, oui ça va ne vous inquiétez pas... dit Sean en sortant de sa '' transe ''
- Il s'appelle Angus Farell, il sera votre assistant au cours de l'enquête.
- Très bien vous remercierez sa Majesté de son aide et de sa bienveillance pour moi sil vous plais.
- Au faite vous partez dans une demie-heure à bord du navire Victoria fifty-one qui vous attends non loin d'ici. Harold vous y emmènera avec son fiacre. Tenez-vous prêt.
- Oui monsieur.»
Standford sortit de la pièce. Sean tourna en rond, il n'avait rien à prendre à part le dossier avec la photographie de ce certain Angus. C'était quoi cette réaction de sa part tout à l'heure?  C'était vraiment ridicule! Mais pourquoi se mettait-il à penser à cela?! Il se replongea dans ses chiffres mystères et se rappela du nom du bateau: Victoria fifty-one! 51 mais oui!! C'était presque gagné mais il manquait toujours ce 3 qui ne trouvait pas sa place. En tout cas peut être qu'il se passera quelque chose ce soir à minuit dans le navire et le 3...  En tout cas Sean se tint prêt, il sens que cette affaires est très obscures pas certains endroits, il sent que ça ne va pas être facile, il a le mauvais pré sentiment que quelque chose va le détruire et puis il y a ce mal... Il est très malade depuis un certain temps,  aucuns médecins n'avaient livré un diagnostique positif, il y avait de quoi s'inquiéter.... Tiens cette dernière pensée bien sombre lui rappelle de prendre ses médicaments, il sortit une fiole de sa poche et il but deux gorgés, il fut prit d'une toux incontrôlable et cracha son propre sang dans sa main. Il souffla calmement, essuya le sang et s'allongea.
Le jeune homme respecta le délai, une demie-heure plus tard le dénommé Harold – qui avait conduit Sean et Standford ici- vint chercher le limier qui se jeta dans la voiture et prit le temps de lire le dossier de M. Farell. Rien d'extraordinaire concernant sa vie, casier judiciaire vierge, il a 25 ans, travaille à l'ambassade depuis 6 ans... Ah ils ont précisé qu'il était calme, qu'il avait les nerfs d'aciers, il est travailleur... Il risque d'être un excellent assistant. Il ne se posa pas plus de questions et s'endormit bien vite.


La deuxième partie le plus tôt possible :D

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